Marcelo Dascal |
LEIBNIZ ET LES USAGES DIALECTIQUES DU LANGAGE*
Marcelo Dascal
Tel Aviv University
Outline of the Argument
Il est bien connu que Leibniz declare souvent que le principal but de la science c’est le bonheur du genre humain. Tous nos efforts – scientifiques, philosophiques, et meme politiques doivent contribuer a ce but. Etant donne la magnitude de l’entreprise et sa complexite, elle depasse la capacite d’un seul individu, pour ingenieux, capable et infatigable qu’il soit. C’est une entreprise qui ne peut etre conduite que collectivement par les savants, de n’importe quelle epoque, pays ou discipline. Contrairement a Descartes qui croyait necessaire (et possible) de construire le savoir (ou du moins de le fonder) individuellement ab ovo, et contrairement a Malebranche qui pensait qu’il est inconcevable qu’une personne “qui a de l’esprit” s’appuie sur “l’esprit des autres dans la recherche de la verite” plutot que de le faire toute seule [citer Malebranche], l’entreprise philosophico/scientifique de Leibniz est concue essentiellement comme devant etre cooperative, etant donne les limitations de l’esprit humain [paper Rome]. Cela signifie, d’une part, qu’aucun grain de verite provenant de n’importe quelle epoque, pays ou discipline ne peut etre neglige [Eclectisme]; et d’autre, qu’il faut creer les moyens pour assurer la necessaire cooperation des savants.
L’accomplissement de ces taches se heurte, pourtant, a des grands obstacles. L’esprit de secte qui prevaut, meme dans la Republique des Lettres, empeche l’ouverture necessaire pour reconnaitre que la verite n’est pas le monopole d’un individu ou d’un groupe quelconque. Chacun se flatte de la posseder toute entiere et, soit de n’avoir pas besoin des autres pour l’avoir, soit d’etre sur que les autres ont tort et que leur vues doivent etre critiquees ou tout simplement rejetees. Les querelles qui s’ensuivent sont un obstacle encore plus grand, car, partant du presuppose que l’adversaire a tort, personne ne fait aucun effort meme pour bien comprendre ce qu’il dit ou quels sont ses arguments, sans mentionner le fait qu’il n’y a pas de methode pour les resoudre. Il y a aussi des obstacles d’ordre psychologique. Meme s’il y avait une methode sure soit pour comprendre les discours des autres, soit pour trouver avec certitude la verite, soit pour resoudre tous les differends, les hommes – soucieux de leurs petits interets individuels [citer Mersenne] et paresseux par nature [citer Pianese] – ne se donneraient pas le travail d’employer ces methodes pour avancer le bonheur commun.
FINALE: